le village
Commune de 3242 habitants en 2012, dans le canton de Vauvert, fait partie de la communauté d'agglomération Nîmes Métropole, dont elle est distante d'une dizaine de kilomètres.
Son territoire s'étend sur 1280 hectares de la pointe méridionale des coteaux nîmois jusque dans la plaine de la Vistrenque et sur les bourrelets des Costières, d'où la variation de l'altitude de 16 à 92 mètres.
Son relief est marqué au nord par la présence de collines calcaires du crétacé inférieur (garrigue) et au sud par d'épaisses alluvions rhodaniennes recouvrant une formation argileuse. La couverture végétale découle du relief : au nord la garrigue est constituée d'une végétation arbustive basse à feuillage persistant (chênes vert ou kermès, pins d'Alep, oliviers) dans la plaine, lieu d'implantation du village, où coule la rivière du Vistre, prédominent les cultures maraîchères, plus au sud, les bourrelets des Costières sont le domaine incontesté de la vigne et des arbres fruitiers.
Le village situé en bordure de l'antique voie Domitienne reliant Nîmes à Ampurias (Espagne) était autrefois entouré d'une enceinte fortifiée. Aujourd'hui, seuls quelques fragments de bornes milliaires et un “mail” ombragé d'une double rangée de platanes ceinturant le vieux village groupé autour des vestiges du château en retracent le souvenir.
Édifiée au début Moyen Age, l'église Saint André (XIIe), et la tour de l'horloge(XIIIe) témoignent également de cet attachant passé historique.
Plus proche de nous dans le temps, l'imposante bâtisse du temple construit en 1821 sur la place du jeu de ballon rappelle que nous sommes ici en terre huguenote.
A la fin du XIXe, le grand développement de la viticulture entraîne la construction de grandes et belles maisons bourgeoises en bordure des boulevards, c'est alors que la localité devient un magnifique village désigné depuis par “BERNIS la flour dou païs”.
Patrimoine
L'EGLISE • LA VOIE DOMITIENNE • LE VIEUX CIMETIÈRE • LA CAVE COOPÉRATIVE •LE LAVOIR • LE CHÂTEAU • LA TOUR DE L'HORLOGE • LA CIRCULADE •
LA CROIX •LE TEMPLE
L'église
L'église est dédiée à Saint André. Elle est sans contestation le joyau architectural de notre village.
Elle est mentionnée dans une bulle papale de 1095. De l'époque romane subsistent la nef et le portail. Le clocher semble avoir été ajouté au 15e siècle, et il n'en reste plus que la base. Après les guerres de Religion, la reconstruction de l'édifice est confiée à Jean Cossefière, maçon. Les travaux s'achèvent en 1680. En 1703, l'église est à nouveau détruite par un incendie. Au 18e siècle, adjonction d'une chapelle seigneuriale au nord, chapelle funéraire des seigneurs de Bernis, coiffée d'un dôme à l'impériale. En 1794, l'église est transformée en temple de la raison, puis, en 1795, l'édifice sert à la distribution des grains et pour la tenue de l'assemblée primaire du deuxième canton de Milhaud. Avec le retour de la liberté du culte, en mai 1795, l'église est rendue à son usage. En 1854, début des travaux de construction de la flèche du clocher selon les plans de l'architecte Revoil. En 1855, d'autres travaux sont menés sur l'édifice. En 1885 et 1895, la foudre endommage la flèche.
Inscription aux Monuments Historiques l'église en totalité (cad. BB 53) : par arrêté du 31 mai 2006.
Inscription 06 12 1949 (portail) (arrêté) annulée.
Objets mobiliers protégés : dalle funéraire, borne milliaire classées OM 29 12 1906 ; tableaux classés OM 30 12 1982
La borne miliaire de l'église en pierre au nom de l'Empereur Claude remployée dans la colonne de la nef.
Date Mistral 2007/05/09 Référence AP82X01078
Source : http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/
Le portail
Épaulé par deux contreforts de hauteur inégale, le cintre du portail comporte deux ressauts garnis de chaque côté par deux petites colonnes qui se prolongent sous l'arc par un tore de section identique qui forme la voûte.
Photo 1950
Les chapiteaux
Les chapiteaux, constitués de gros tailloirs posés sur des corbeilles cubiques portent alternativement des entrelacs à trois brins et des rinceaux à palmettes.
Sur les corbeilles reliées deux à deux par des motifs d'inspiration carolingienne (tresses, croix d'entrelacs, rosaces) on distingue respectivement de gauche à droite, des oiseaux et des quadrupèdes affrontés, une sirène à double queue et un monstre à longue queue.
La nef
Faisant suite à l'imposante tribune édifiée en 1902, la nef s'ouvre de part et d'autre sur trois travées attenantes avec leurs arcs de décharge simple (première travée) et double (deuxième travée). Le mur de droite est percé de deux fenêtres et d'une petite porte d'origine romane.
En partie enchâssée dans le mur gauche, la deuxième colonne recevant deux doubleaux est formée par un milliaire romain datant de l'Empereur Claude. Cet ensemble roman est construit en moyen appareil, d'une belle teinte tirant sur le rose et visible seulement sur les parois extérieures.
La dalle funéraire
Elle porte les armoiries de Louis de Bérard et de son épouse Louise de Bermond, seigneur et dame de Bernis ensevelis dans l'église en 1689.
La croix de mission
Plantée en 1818 sur l'emplacement de l'ancien temple, elle n'a cessé au fil du temps d'être l'objet de querelles entre les catholiques et les protestants. A la suite des lois sur la séparation de l'église et de l'état votées en 1905, dans le cadre de la laïcisation du territoire de la commune, le conseil municipal la fera enlever subrepticement de la place publique le 16 juillet 1912 à cinq heures du matin. Récupérée par les habitants catholiques, elle sera installée dans la petite chapelle de l'église où elle est encore de nos jours.
Cette croix inaugurée le 16 novembre 1913 par l'évêque de Nîmes est identique à celle enlevée de la voie publique en 1912.
Elle fut érigée, non sans malice, sur un terrain privé proche de l'emplacement de l'ancienne croix.
La voie domitienne
La voie Domitienne, commencée en 119 av J.C., passait à proximité du village aux environs de la cave coopérative.Elle était jalonnée tous les milles par de grandes bornes. Bernis était alors situé entre le sixième et le huitième mille à partir de Nîmes.
Le seul souvenir qu'il nous reste est une borne milliaire de l'empereur Claude (41-54 ap J.C.) qui sert de colonne dans l'église (Moulage), et quelques fragments de milliaire d'origine identique qui sont installés sur un socle dans le petit square face à la vieille école.
Le vieux cimetière
Situé dans l'impasse de la Vaunage, le vieux cimetière est désaffecté depuis 1858. Le 6 février 1859, “ne voulant pas laisser troubler et disperser les restes de ceux qui leur furent si chers”, les habitants catholiques souscrivent volontairement la somme de 3 200 F. qu'ils remettent à la municipalité sous réserve que le cimetière soit entretenu dans l'état et que l'inscription suivante soit placée sur la porte d'entrée :
“Hanc terram religio sacravit, servavit fidelium pietas”, La religion a consacré cette terre, la piété des fidèles l'a conservée.
La cave coopérative
La cave coopérative “Les vignerons de Bernis” voit le jour en 1940 sous l'impulsion de Mr Marcel de Vérac qui regroupe autour de lui quatre-vingt-huit viticulteurs.
Les premières vendanges y sont apportées en septembre 1941. Elle vinifie en moyenne chaque année 40 000 hl. jusqu'à son intégration en 1993 dans le groupement inter-cave “Costières et Soleil”.
Actuellement le bâtiment n'héberge plus qu'un local de vente des Costières de Nîmes “Le Caveau de Bernis”.
Le Lavoir
De tout temps, les lavandières Bernissoise faisaient leur lessive au bord du Vistre.
A partir de l'année 1885 les ménagères se plaignent régulièrement de la saleté et de la puanteur de ses eaux.
En 1894, les eaux du Vistre étant devenues impropres, la municipalité réalisera l'aménagement du lavoir.
Il sera inauguré avec la nouvelle horloge située dans la tour éponyme le 19 avril 1896.
Le château
Bâti sur une motte féodale, il ne reste aujourd'hui que quelques éléments architecturaux remarquables que sont les fenêtres à meneaux et croisillons en pierre ainsi que le fronton triangulaire du portail dont les armoiries seigneuriales ont été martelées pendant la révolution.
Dans la courette sont également visibles une petite tour ronde du XVIIIe ainsi qu'un très vieux puits de forme carrée dont l'usure des margelles atteste de l'ancienneté.
La tour de l'horloge
Édifiée aux environs du XIIIe siècle, cette tour, abrite l'horloge depuis l'année 1896.
Son clocheton de style asiatique est devenu depuis 1989 le logo du village à la suite d'un concours organisé par notre association.
La tour est utilisée aujourd'hui comme lieu d'expositions.
L'enceinte circulaire
Les anciens remparts entourant autrefois le village dessinent de nos jours une magnifique circulade ombragée. Ils ne sont visibles qu'à de très rares endroits comme à l'entrée sud de la Grand ‘Rue qui était l'une des deux portes principales du bourg.
Le centre ancien présente une grande diversité d'éléments architecturaux: portes, fenêtres, balcons… dont le style est significatif de l'époque de construction (porte en plein cintre, porte en anse de panier, linteau en accolade XVe, chambranle à ressaut, fenêtre à traverse de pierre, fenêtre à encadrement chanfreiné ou mouluré; oculus saillant de forme oblongue).
Le temple
Le premier temple, édifié sur un terrain proche de l'emplacement de la poste actuelle a été rasé le 25 octobre 1685 à la suite de la révocation de l'édit de Nantes.
C'est à partir de l'année 1804, deux ans après la reconnaissance officielle du culte réformé, que les protestants envisagent la construction d'un nouveau temple.
La grande division entre les catholiques et les protestants mettra de nombreuses entraves à sa réalisation. Commencée effectivement en 1811, la construction par manque de fonds restera ouverte aux quatre vents pendant trois ans et ne sera terminée qu'en 1821.
A peine achevée, elle s'avère très fragile et l'on doit dresser de gros contreforts extérieurs à chaque angle.
En 1847, on lui rajoutera le campanile en fer.
En 1854, de nouveaux signes inquiétants de sa fragilité apparaissant, on élève alors les colonnes intérieures et en 1855 on construit le tambour d'entrée.
La très belle cloche fondue le 15 mars 1850 porte le nom d'Isabeau à la suite d'un charivari mené par la jeunesse, lors du mariage d'un jeune garçon bossu avec une veuve de 20 ans son aînée.
.Arrêté n° 2012 030-0002 portant inscription au titre des Monuments historiques du temple protestant de BERNIS (Gard).
Considérant que le temple protestant de BERNIS présente un intérêt d'histoire et d'art suffisant pour le rendre désirable la préservation en raison de la qualité de son architecture, en particulier de sa façade et de sa représentativité dans l'oeuvre de l'architecte Charles DURAND.
Est inscrit au titre des monuments historique, en totalité, le temple protestant de BERNIS (Gard), situé sur la parcellle, section BA n° 64 d'une contenance de 345 m2 et appartenant à la commune de BERNIS depuis une date antérieure au 1er janvier 1956.