Alain MONTCOUQUIOL


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J’ai allumé un souvenir,
et lentement je l’ai fumé.


On ne présente plus Alain Montcouquiol, figure emblématique de la tauromachie française et écrivain couronné en 2009 par le prix Jean Carrière pour son livre :

Le sens de la marche.

Le barbecue littéraire est une date incontournable de l’activité des Amis de Bernis. C’est André GARDIES qui est à l’origine de cette manifestation et il lui revient la charge d’animer la soirée.


Georges PIERRE présente
Alain MONTCOUQUIOL
que tous les afficionados connaissent, il est venu en voisin nous présenter son dernier ouvrage « Le fumeur de souvenirs ». C’est un livre de nouvelles qui narre des anecdotes de voyages en Espagne avec son frère Christian, le regretté Nimeno II.



     Pour l’historique, Alain a porté dans l’arène le nom de Nimeño I, son petit frère est devenu 9 ans plus tard le plus grand des toréros français sous le nom de Nimeño II.
 

     Après André GARDIES, trois lecteurs, Michel MASSAL, Monique BARRIERE et Jean Pierre JULLIEN lisent des passages qu’ils ont choisis. Certains de ces extraits sont remplis d’humour de tendresse et d’émotion lorsque l’auteur parle de son frère Christian.
 

     Alain a répondu ensuite aux questions du public et nous a expliqué que sans la mort de son frère, il n’aurait pas écrit de livres. C’est pour ses neveux qu’il a rédigé ces ouvrages, pour faire vivre la mémoire de leur père, qui ne se résume pas à une statue de bronze sur le parvis des arènes. Il a aussi parlé de sa passion pour la tauromachie, de l’Espagne. Il est devenu toréro à l’âge de dix ans par un concours de circonstance qui nous a bien fait rire car son parcours est des plus drôle pour arriver à sa première capéa.

 
     Le jeune frère après une corrida tragique n’a pu supporter son handicap ce qui lui fait regretter que l’animal ne l’ai pas tué. Le suicide du toréro est devenu pour son frère une évidence et le dénouement prévisible tant le supplice était intense.

     L’auteur a gardé le public sous son charme, il parle aussi bien qu’il écrit avec simplicité et beaucoup de sincérité. C’est une belle soirée comme nous les aimons et le choix de l’auteur nous a emballés.
 

     Il a bien fallu se résigner à passer à table, car le barbecue ne pouvait attendre plus longtemps ; le tertio de passes terminé a conduit plus de cent personnes à partager salades, grillades et desserts tout cela avec convivialité et bonne humeur.
N’oublions pas de remercier pour leur présence Jean DENAT, conseiller général du canton, Théos GRANCHI maire de Bernis et quelques membres de son conseil municipal.


Bernard AUGIER

  

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Extrait

Edgar était un de ces ayudas qui se mettait à la disposition des toreros étrangers lorsqu’ils venaient toréer au Pérou. Il les orientait vers les lieux intéressants, les restaurants agréables, achetait pour eux dans l’artisanat local les cadeaux qu’ils ramèneraient en Espagne. Il leur racontait l’histoire du pays, de la ville, les coutumes, et leur évitait les pièges à touristes en même temps qu’il accomplissait son travail tauromachique consistant à brosser les capes, les recoudre, mettre en contact le valet d’épée avec les journalistes, les photographes…
Cette année-là, Christian avait été pris d’une frénésie d’achats hétéroclites : papillons, araignées, petites reproductions de sculptures en terre, bijoux… Edgar et lui étaient devenus copains. Edgar était borgne, il nous révéla un soir comment un accident l’avait obligé à se retirer des toros, car il avait voulu devenir matador.
« Ici, au Pérou, nous avait-il expliqué, c’est très difficile, il n’y a quasiment pas de novilladas. Il faut, pour s’entraîner, courir les villages et toréer n’importe quoi. La plupart du temps ce sont des zébus. Pour la fête du condor, on attache l’oiseau sur le dos d’un toro et on les lâche dans une arène de bois. Pendant longtemps, ce spectacle a été interdit, les autorités pensaient qu’il s’agissait d’un spectacle subversif, car le condor symbole du peuple andin finissait toujours par vaincre le toro qui symbolisait l’envahisseur espagnol. Bref ! Moi, j’étais au courant de toutes ces fêtes et j’y allais car je pouvais donner autant de passes que je voulais. Le toro chargeait, le condor ouvrait ses ailes, becquetait le dos du toro ! Je vous jure, parfois c’était de la folie! C’est comme ça qu’un jour en faisant une passe de cape, le condor m’a donné un coup de bec et me creva l’œil. Ce n’était pas comme un coup de corne, mais ça a détruit ma vie, matador ! »