Setmana Occitana deis Amics de BERNIS
Mardi 19 mars : Courts métrages de Jean FLECHET
La Semaine occitane est ouverte par notre ami Michel Massal qui présente la première soirée. Ce sont deux courts métrages du réalisateur Jean FLECHET, qui sont projetés : « La faim de Machougas » et « La sartan ». Ces films, nous dit Michel, montrent un théâtre vivant, humoristique, burlesque, qui ressemble au cinéma du début de Chaplin ou Buster Keaton. Bien sur ce ne sont que deux extraits d’une filmographie abondante. Voici un passage de la lettre envoyée par Jean FLECHER pour autoriser la projection de ces deux films et légitimer ce choix : « La sartan, pour se mettre le provençal dans l’oreille, Manchougas pour l’insolite cinématographique. Tu peux appeler ces deux films des burlesques provençaux, moi je dirais, baroques ou bizarres occitans. Manchougas, l’homme qui mâche, mâche, mâche, tant il s’ennuie, jusqu’au moment où il trouvera la liberté du retour à l’enfance et l’amour. La sartan une chronique de voisinage d’un petit village, grâce à une sartan poêlante »
Mercredi 2 mars : Guy DAGNAC présente son livre "Lou mut de Camargue"
Farés LOUIS, président des Amis de Bernis, présente les protagonistes présents à la tribune, il s’agit du manadier Armand ESPELLY, de Jean MARIGNAN (Peintre de la bouvine bien connu des Bernissois), de Michel FALGUIERES écrivain, (Il a préfacé « Le muet de Camargue ») et bien sûr Guy DAGNAC.
Michel FALGUIERES, décortique l’ouvrage qui narre la saga d’une famille camarguaise de 1918, jusqu’à la libération. Ce sont quatre générations qui défilent, soit plus de 65 personnages, certains réels : Fanfonne GUILLERME, Le Marquis de BARONCELLI-JAVON, Denis COLOMB DE DONANT et bien sur les gardians, d’autres sont fictifs.
Né en 1926, Guy DAGNAC est passionné par la Camargue, il nous transporte dans la cabane et nous plonge dans un livre d’images en écoutant les épisodes de sa vie quotidienne, celle des gardians, racontés avec passion. Nous retrouvons dans ces récits les villes et villages de la région qui vivent sous le signe du taureau. Très jeune, Guy DAGNAC, dont le père, parti travailler au mas de Teillan à Aimargues, découvre la vie chez Fanfonne GUILLERME, avec tout son petit monde humain et animal Après quelques années de quiétude auprès des siens, sa mère lui faisant la classe, notre narrateur se voue au métier de gardian. Nous sommes loin des clichés, le métier est rude, de longs mois d’hiver seul dans la cabane, ainsi que le vécut Armand ESPELLYpendant 25 ans, quelques fois 12 heures en selle afin de retrouver un animal égaré ; tout cela est compensé par l’attachement aux hommes au bétail et à la nature, à la jeunesse et la liberté. Il est l’interprète de ces gens de Camargue, discrets qui ne parlent pas, mais qui agissent. Ces gens qui aiment leur Camargue, sa faune et sa flore, ses habitants, nous sommes loin de ce que l’on voit trop souvent, un bétail maltraité par l’industrie du tourisme.
La guerre d’Espagne est aussi présente dans le récit.
Notre gardian a participé à cinq films, cinq navets comme il dit, pour l’un d’eux censé être un western, un anouble revêtu d’une peau de mouton teinte en noir voulait représenter un bison, des gardians étaient déguisés en indien. Il a donc fait ce livre pour rétablir la vérité sur la vraie vie en Camargue loin des clichés d’une image superficielle donnée aux touristes. Pour conclure Guy DAGNAC eu cette phrase empreinte de poésie : « Ce livre ne se lit pas, il s’écoute. » A quand une adaptation pour le cinéma ou la télévision ?
Armand ESPELLY, à la découverte de l’ouvrage nous dit « J’y étais »
La soirée s’est terminée avec une dédicace par l’auteur de son ouvrage. Un cadeau était offert, une reproduction de la couverture du livre peinte par Jean MAIGNAN, ainsi que la copie d’une photo représentant la chute de cheval d’Armand ESPELLY, place du temple à Bernis, en 1950.
Vendredi 22 mars : Soirée occitane
La troupe de théâtre des Amis de Bernis, nous présente ce soir, une série de scénettes drolatiques et hilarantes.
En préambule, le premier tableau, met en scène, le cagaïre adapté et interprété par Bernard CAPON, mais aussi par Andrée et Mireille. Notre héros, après quelques mimiques qui indiquent un besoin urgent, tombe la balayette, dans la cuvette des latrines et tente de la récupérer, mais n’y arrive pas. La morale de cette histoire est que celui qui a perdu l’escoubette, ne la retrouvera pas tout seul, s’il n’a pas le bras assez long.
Nous entrons maintenant dans le vif du sujet avec « Lou biou à Paris », c’est une comédie en quatre actes écrite en début de décennie par les anciens comédiens de la troupe des Amis de Bernis : Claudette AUZILLON, Yvan PERGET (aujourd’hui disparu), Andrée ESPADA, Mireille SEGUIN Bernard CAPON et Claude ARNAL.
Un gardian Bernissois monte à Paris au salon de l’agriculture, accompagné de son ami le Raïou, pour y conduire son taureau, afin de l’accoupler avec une vache laitière.
C’est un défilé de prétendantes que le biou ignore, pour choisir enfin une Salers de couleur rousse « Milheta » (elle a bon pied et bon œil), venue du Cantal et parlant Occitan. C’est un joli couple qui vient de se former.
Après avoir rempli leur mission, nos deux compères se rendent au stand du Caveau de Bernis pour y goûter le vin des Costières. Ils sont servis par une blonde Bernissoise Viviane, qui ne laisse pas insensible notre Raïou, indifférent à la leçon d’œnologie du bouvier.
La visite du salon se poursuit par une halte au stand des olives où Mireille propose de la tapenade à Andrée. Une blonde parisienne goûtant la préparation, s’écrie, mais cette confiture est bien salée.
Les acteurs de cette comédie sont Andrée, Marlène, Mireille ; Viviane, Alain, Bernard et Michel qui ne nous ont pas déçus, leur talent et la mise en scène nous ont fait passer un moment privilégié et le public ayant rempli la salle du Vieux Mûrier applaudit chaleureusement.
Le maire de Bernis Théos GRANCHI lui aussi présent à apprécié le jeu de ses talentueux administrés.
Un buffet campagnard a fait la jonction entre les deux spectacles de ce soir et après une copieuse collation c’est au groupe OSCO (en Occitan cela veut dire bravo) d’occuper la scène. Ce sont 17 musiciens qui nous ont enchantés au travers d’un répertoire bien équilibré et varié. Polkas, paso dobles, bourrées, le rock d’Oc, mais aussi La mazurka souto li pins, la Coupo Santo, La font de Nîmes et pour clôturer la soirée en beauté l’Encantada de Nadau.
Nous pouvons dire que cette semaine Occitane a rencontré un beau succès et que la qualité des programmes est toujours payante, merci à celles et à ceux qui maintiennent les traditions, dans la culture de notre langue d’Oc.
Pour les Amis de Bernis Bernard AUGIER