Dictée 2016

Jean Paul VEDRINES et son roman : "Le Semeur de secrets"

samedi 6 février 2016

 
 Ce sont toujours quelques féru(e)s d’orthographe qui se retrouvent au salon d’honneur de la maison des associations pour la traditionnelle dictée. Cette année, Monique BARRIERE et André GARDIES, ont invité Jean Pierre VEDRINES. Il est un auteur prolifique puisqu’il a écrit plus d’une trentaine d’ouvrages : de la poésie, des contes, des nouvelles et des romans. Il est aussi directeur d’une revue de poésie. L’écrivain est venu en voisin car il habite Lunel.

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André GARDIES, présente l’auteur au public venu pour relever le défi ; celui-ci lit une dictée de Bernard PIVOT : « ça va pas la tête ? » Chacune et chacun se penche sur sa feuille de papier en essayant d’orthographier du mieux possible le texte, rempli de pièges.
Le meilleur résultat : 3 fautes - c’est un spécialiste de la question, Lucien, qui remporte la palme. Une fois la correction terminée, suit un quiz avec des questions portant sur le livre “Le semeur de secrets”, et ce sont trois gagnants qui remportent chacun un volume.
Le dialogue s’instaure entre le public et l’écrivain, il est beaucoup question de la notion de roman de terroir (roman qui met en scène le monde paysan) qui est un terme déprécié.
L’auteur parle de ce qu’il connaît, de ce qu’il a vécu, le terroir, le rapport de l’homme à la nature.
Jean Pierre VEDRINES dédicace quelques-uns de ses romans, et vient l’heure du repas pris en commun, pendant lequel les conversations continuent d’aller bon train. Le bilan de cette soirée est d’un bon niveau culturel, dans la lignée du Tripot ou du Barbecue littéraire et réunit toujours de nombreux adeptes attachés aux choses culturelles.

B. AUGIER

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LA DICTEE

Ça va, la tête ?
Mon cerveau, m'interrogé-je présentement, commande-t-il mon humeur ou bien est-ce moi tout entier, dès que j'ai stoppé la sonnerie du réveille-matin, qui régis mon cerveau ? Pourquoi, aujourd'hui, l'esprit léger, ai-je envie de fariboles, de plaisanteries, de blagues, d'entourloupettes, et surtout pas de prêchi-prêcha ? Et pourquoi, demain, la mine pâlotte, m'abîmerai-je dans les réflexions amères d'un billettiste lugubre ? Suis-je l'esclave de mes neurones ou le maître de mon ciboulot ? Et ces questions que je suis censé librement me poser ne me sont-elles pas imposées, via mon génome, par mon cortex ?
Le cerveau ? Quèsaco ? À moins d'avoir une sacrée jugeote, il est difficile d'entrer dans des arcanes autant imbriqués. Notre cerveau est-il du ris d'homme ? Un tricot de subtiles synapses ? Un champ de caténaires microscopiques qui sont connectées à tout le système nerveux ? Une sorte de servomoteur ?
Bon, on ne va pas se prendre la tête avec le cerveau ! Les pinsons, les rouges-gorges aux trilles synchronisés, les pipits, les harfangs des neiges, les foulques parfois confondues avec les râles, ne se sont jamais posé une question aussi fute-fute. C'est qu'ils ont des cervelles d'oiseau(x) ! Tous des têtes de linotte(s) ! Même les grœnendaels et les juments bai cerise, certes dotés de têtes plus grosses, ne se sont jamais laissé embobiner par les interrogations des zoologistes.
Comme nous serions babas, cependant, d'entendre un âne, entre deux hi-han, braire : « Eurêka ! Je pense, donc je suis ! »

NB : Pour les amateurs des fameuses dictées de Bernard PIVOT, on en trouve facilement sur de nombreux sites Internet.